signature marcpernot.net

Cantique de Zacharie, le Benedictus
Dieu, le très haut et le très bas

( Luc 1:67‑79 )

(écouter l'enregistrement)  (voir la vidéo ci-dessous)

Culte du jour de Noël 2011
prédication du pasteur Marc Pernot

Vive Marie ! Elle fait preuve ici d’une juste théologie, et d’une juste relation à Dieu. L’une comme l’autre sont de fort bonnes choses pour avancer et pour faire avancer.

Bien des croyants ont un gros problème avec Dieu. Et cela ne date pas d’hier.

En réalité, chacune de ces attitudes face à Dieu pose un problème à sa façon, rendant plus difficile à Dieu de nous apporter ce qu’il désire nous apporter. Marie nous propose une juste voie.

Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur,
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,

Marie reconnaît à la fois :

Dieu est très haut mais aussi celui qui s’approche très bas. Nous découvrons en Christ qu’il est notre serviteur, mais il est aussi le très haut, celui dont la sagesse, et la puissance sont infiniment au-delà de ce que nous pouvons saisir, à une échelle qui dépasse encore celle des milliards de galaxies sur les milliards d’années de leur lente évolution.

Et Marie ne rejette ni n’oublie aucune de ces deux réalités vivifiantes, à la fois la grandeur et la proximité de Dieu. Et Marie écarte les deux exagérations qui perturbent profondément la juste relation à Dieu. Marie reconnaît que Dieu est « le Seigneur », pas seulement son-Seigneur-à-elle mais « le Seigneur » de l’univers entier, elle reconnaît cette seigneurie et elle la valorise délibérément, elle l’exalte, elle magnifie encore Dieu comme Seigneur de son âme, Seigneur de son existence. Mais elle reconnaît aussi Dieu comme Sauveur, et même son Sauveur, et cela la remplit de joie. Elle sent que ce Dieu infini s’intéresse à elle, qu’il s’est penché, abaissé à elle, qu’il a fait pour elle, si petite, de si grandes choses qu’elles sont complètement hors de sa portée, hors de ses mérites.

Si nous exagérons la grandeur de Dieu, cela nous conduite à la soumission et à la crainte devant lui. Heureusement que, comme le dit Marie parce qu’elle l’a expérimenté par la foi, Dieu « étend sa miséricorde, c’est-à-dire tout simplement sa tendresse maternelle, sur ceux qui le craignent ». Ceux qui étaient dans la crainte d’un Seigneur terrible sentant sa tendresse ne peuvent que constater qu’il descent de son trône de gloire pour s’approcher et s’intéresser vraiment à eux, et ils ne peuvent alors plus le craindre mais ils entrent, et nous entrons alors dans la confiance de celui qui se sait vraiment aimé.

C’est ainsi que Dieu « a renversé les tyrans », comme le dit Marie. Oui, Dieu a renversé nos images terribles de Dieu, notre crainte du jugement impitoyable, notre crainte de l’enfer qu’il aurait réservé, selon certaines personnes,  pour ceux qui ne sont pas bien performant du point de vue de la religion, des croyances ou de la vie. Tout cela, Dieu le balaye en s’abaissant pour visiter les petits, ceux qui sont petits par la foi, ceux qui sont petits par l’espérance ou petits par l’amour, ceux qui ont une mauvaise théologie, ou pas de théologie du tout.

C’est ainsi que Dieu détrône les puissants, c’est en nous visitant et en envoyant des anges, des témoins de son amour, témoins du Christ pour que telle blessure ancienne qui nous empêchait d’avancer, ou tel présupposé foireux sur Dieu, sur nous-mêmes, sur les autres ou sur la vie… Que tout cela soit transformé en foi, en espérance et en amour.

C’est ainsi que Dieu « a renversé les puissants de leurs trônes ». Parce que sinon, au sens littéral, économique ou politique, Dieu n’a pas renversé les tyrans, il n’a pas fait dégringoler les puissants de leurs trônes, il n’a pas rassasié de pain ceux qui ont le ventre creux, il n’a pas renvoyé les riches égoïstes à vide… Quand Marie prie cette prière, Les César les Hérode sont en place, et quand ils perdront leurs trônes d’autres tyrans prendront leurs places, des Attila et des Gengis Kahn, des Kim Jeong Il et des Hitler. Ce n’est pas que Dieu s’en désintéresse, mais les humains ne sont pas des marionnettes pour lui, et la terre ne peut pas être arrangé, même par Dieu, comme une pendule. Dieu travaille autrement, en amont de cela, il travaille au cœur de l’humanité. Il vient vers nous, vers chacun de nous. Son projet c’est que nous ayons, le plus possible un cœur de chair et un Esprit prophétique. Son projet est, qu’en dignes successeurs d’Abraham, nous recevions la bénédiction que Dieu nous donne, que nous nous mettions à cheminer et que nous soyons une bénédiction ne serait-ce qu’une fois, un petit peu, pour une seule personne, et de là, nous serons une bénédiction pour une multitude de personnes de toutes les nations. Car le bien fait boule de neige plus encore que le mal.

Le tyran que Marie a vu chuter effectivement, c’est un tyran qu’elle avait dans la tête et dans le cœur, comme nous en avons en chacun de nous. Quelque chose qui nous empêchait, plus ou moins, d’aimer, ou d’espérer, qui nous empêchait de faire confiance à Dieu mais qui nous le font plutôt craindre ou oublier, ou au contraire le prendre pour le Père Noël.

Et « cet affamé que Dieu rassasie de biens » c’est le cœur et l’intelligence de Marie, c’est pour sa propre expérience qu’elle rend grâce à Dieu. C’est notre cœur et notre intelligence que Dieu vient secourir c’est son prophète en nous, cet esprit qui voit clair, cet esprit qui voit Dieu tel qu’il est et qui s’en réjouit extraordinairement. Ce « trop petit que Dieu a élevé », c’est le petit prophète qui est en chacun de nous, mais souvent humilié par les prétendues vérités éternelles que l’on nous a assénées. Le trop humble que Dieu élève, c’est celui qui ne voyait pas à quoi il pourrait être utile en quoi que ce soit pour l’avancement du monde, celui qui n’osait pas les humbles petits commencements qui pourtant changent tout.

Avec Marie nous rendons grâce à Dieu pour cette vie qu’il a fait naître et qu’il ressuscite en Christ.

Amen

 

Vous pouvez réagir en envoyant un mail au pasteur Marc Pernot.

Lecture de la Bible

Luc 1:67-79

Zacharie, son père, fut rempli du Saint-Esprit, et il prophétisa, en ces mots:
68 Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, De ce qu’il a visité et racheté son peuple,
69 Et nous a suscité un puissant Sauveur Dans la maison de David, son serviteur,
70 Comme il l’avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens, -
71 Un Sauveur qui nous délivre de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent!
72 C’est ainsi qu’il manifeste sa miséricorde envers nos pères, Et se souvient de sa sainte alliance,
73 Selon le serment par lequel il avait juré à Abraham, notre père,
74 De nous permettre, après que nous serions délivrés de la main de nos ennemis, De le servir sans crainte,
75 En marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie.
76 Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut. Car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies,
77 Afin de donner à son peuple la connaissance du salut Par le pardon de ses péchés,
78 Grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu, En vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d’en haut,
79 Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix.

 

Vidéo de la partie centrale du culte (prédication à 20:23)

(début de la prédication à 20:23)

film réalisé bénévolement par Soo-Hyun Pernot